Saviez-vous que le Sacré de Birmanie est la deuxième race de chats préférée des français ? Pendant des années, le Persan était indétrônable dans le classement des races. Mais c’est en 2011 que tout a changé. Car la popularité grandissante du Maine Coon et du Birman les ont placés respectivement à la première et deuxième place. Depuis, ce duo de races ne quittent plus le haut du podium. Aujourd’hui, l’engouement pour le Maine Coon est tel qu’il représente plus de 40% des chats de race. Le problème est qu’il y a un nombre beaucoup trop important d’élevages, ce qui cause un risque majeur. Car le taux de consanguinité augmente sans cesse et met en péril cette race. Ainsi, je ne saurais trop conseiller aux amoureux de chats touffus et au caractère d’or de choisir d’élever une autre race telle que le Sacré de Birmanie. C’est précisément ce qu’a choisi notre éleveur du jour. Je vous emmène donc à la découverte de la chatterie du Domaine Céleste, située en Vendée, dans les Pays de Loire. Mais avant cela, je vous propose de tout savoir sur une des caractéristiques la plus appréciée chez ce chat : ses gants blancs…
Sommaire
- 1 Le Sacré de Birmanie : un chat qui porte des gants
- 2 Chatterie du Domaine Céleste : l’interview
- 2.1 Où est situé votre élevage ? De quelles régions viennent vos adoptants ?
- 2.2 Qu’est-ce qui vous a amené à élever le Sacré de Birmanie ?
- 2.3 Y a-t-il un défi ou une difficulté particulière pour élever cette race ? Que recherche-t-on en priorité pour chaque portée ?
- 2.4 Dernière question qui intéresse souvent les adoptants : votre chatterie est-elle un élevage familial ?
Le Sacré de Birmanie : un chat qui porte des gants
Alors non…pas ce type de gants bien sûr ! 🙂
Plutôt ce genre là :
Chez le Sacré de Birmanie, les gants se portent aux 4 pattes ! Pour les pattes avant, l’idéal est d’avoir des gants courts qui s’arrêtent aux jointures mais surtout, ils doivent être parfaitement symétriques pour correspondre au standard de la race. Quant aux pattes arrières, les gants s’appellent éperons et remontent en pointe, des coussinets vers le talon (donc sous la patte). Vous l’aurez compris, chez le Sacré de Birmanie, on ne plaisante pas avec le gantage et c’est un critère observé à la loupe dans les expositions félines !
Origine du gantage chez le sacré de Birmanie
Bien entendu, le gantage chez le chat est d’origine génétique. Mais son secret s’est révélé très complexe à découvrir. Et ce n’est que depuis récemment (en 2014) qu’on en sait un peu plus sur le gène responsable de ces mignons petits bouts de pattes blancs. En voici un résumé simplifié.
D’abord, il faut savoir que les gants ne peuvent être que blancs. Car tout se joue au niveau du gène KIT qui va apporter plus ou moins de blanc dans la robe du chat. Pour cela, chez le chat (toutes races confondues) ce gène peut muter de 3 façons différentes :
- Si la mutation est dominante, la robe est toute blanche.
- Le 2ème type de mutation sera responsable des panachures blanches, en quantité, aux emplacements et aux formes variables. On les retrouve dans les chats particolores.
- Enfin, la 3ème est celle qui donnera exclusivement notre gantage. Le nouveau gène a été nommé gl (comme glove, qui signifie en anglais, gant, tout simplement)
Mais l’histoire ne s’arrête pas là, ce serait trop simple ! Car le Sacré de Birmanie n’est pas le seul chat à porter des gants. Par contre, c’est la seule race où le gantage est systématique, quelque soit sa couleur. Pour cela, le chat doit être porteur d’une double mutation gl gl (gl homozygote). Chez le Ragdoll, qu’on confond souvent, à tort, avec le Birman, la plupart du temps, le chat n’est porteur que d’une seule mutation gl (hétérozygote). Il n’est donc pas systématiquement ganté (voir mon article sur toutes les différences Sacré de Birmanie/Ragdoll).
Un enjeu dans l’élevage du Sacré de Birmanie
C’est pourquoi, dans l’élevage de Sacré de Birmanie, il est strictement interdit de faire des mariages autres qu’entre 2 Sacré de Birmanie (avec pedigree). Car si vous mariez un Sacré de Birmanie avec un chat qui en a seulement l’apparence (sans pedigree), ou bien avec un Ragdoll (même avec pedigree), il y a de fortes chances que vous introduisiez le gène sous sa forme simple, et non double. Vous aurez peut-être des chatons gantés mais ils risquent fort de transmettre à leur tour le gène à mutation simple. En quelques générations, vous perdriez une des caractéristiques les plus précieuses de ce chat magnifique !
Ainsi, dans un élevage de Sacré de Birmanie, il faut choisir avec soin ses reproducteurs et les mariages afin de développer des lignées avec le plus beau gantage possible, mais aussi les couleurs de robe souhaitées en colourpoint (et il y en a beaucoup !) et la morphologie conforme au standard officiel. Tout cela ne s’improvise pas et les éleveurs doivent tous se former et obtenir l’attestation obligatoire ACACED, option chat (Attestation de Connaissances pour les Animaux de Compagnie d’Espèces Domestiques) délivrée par le ministère de l’agriculture. C’est la première chose qu’il faut vérifier auprès de votre éleveur quand vous choisissez un chaton !
Chatterie du Domaine Céleste : l’interview
Comme on vient de le voir, le travail de l’éleveur, en particulier chez le Sacré de Birmanie, demande beaucoup de sérieux et de rigueur.
Aujourd’hui, je vous propose de découvrir à travers une petite interview, un de ces élevages qui porte un bien joli nom : la chatterie du Domaine Céleste.
Où est situé votre élevage ? De quelles régions viennent vos adoptants ?
Notre élevage est situé en Vendée, dans les Pays de Loire, et plus précisément dans la petite commune de Fougeré.
Nos adoptants viennent essentiellement de la Vendée, mais aussi de départements limitrophes comme les deux-Sèvres. Ils peuvent venir aussi de plus loin : une famille à fait le déplacement depuis une commune proche de Limoges. Et j’ai aussi été contacté par des personnes de Grenoble ou d’Alençon.
Qu’est-ce qui vous a amené à élever le Sacré de Birmanie ?
Nous avons toujours aimé les chats de manière générale, sans races précises. Et suite au décès de la doyenne de nos chats (à l’époque, nous en avions 4), nous avons acquis notre premier Sacré de Birmanie.
Jusque là, nous n’avions jamais adopté de chaton dans un élevage. A vrai dire, nous nous interrogions sur ce que pouvaient être les avantages à payer plus de 1000 € pour un petit félin. Mais, par curiosité, nous avons regardé des sites internet d’élevages locaux. C’est là que nous sommes tombés sous le charme du Birman.
Cela a été l’occasion de découvrir ce qu’était le métier d’éleveur et combien il demandait d’investissement en temps et financier. Sans parler du fait que les animaux sont suivis génétiquement pour la pérennité de la race tout en s’approchant le plus possible du standard de la race.
Une fois notre Sacré acquis, nous avons décidé à notre tour de faire les démarches pour devenir éleveur. Nous avons alors suivi une formation pour obtenir l’ACACED, sésame obligatoire pour ouvrir une chatterie professionnelle.
Y a-t-il un défi ou une difficulté particulière pour élever cette race ? Que recherche-t-on en priorité pour chaque portée ?
Le défi principal est de s’approcher le plus possible du standard de la race selon les critères du LOOF. Et ils sont nombreux !
Chaque reproducteur doit subir des tests génétiques pour s’assurer de ne pas transmettre de maladies aux chatons. Il y a aussi toute une batterie de contrôle sur des maladies éventuelles avant les saillies. Le but est, non seulement de proposer des chatons qui correspondent aux critères de la race, mais aussi en bonne santé et parfaitement sociabilisés.
Bien sûr, il faut aussi appliquer sans cesse des mesures drastiques d’hygiènes au sein de la chatterie afin d’éviter les épizooties. Et il faut savoir que nous pouvons être contrôlés à tout moment par la DDPP.
Dernière question qui intéresse souvent les adoptants : votre chatterie est-elle un élevage familial ?
Absolument, nous sommes un élevage dit « familial ». Ce qui veut dire que nos chats sont élevés au sein de la maison, avec d’autres chats, des enfants, etc… L’élevage familial est le meilleur moyen d’avoir des chatons bien dans leurs pattes et prêts à devenir de parfaits compagnons de vie pour nos adoptants !