L'histoire secrète des Lolcats : la photo de chat augmentée !
L'histoire secrète des Lolcats

L’histoire secrète des Lolcats et de la photo de chat

Lolcat, littéralement, “chat qui fait rire”. Il faut dire que l’animal préféré des français n’a pas son pareil pour faire le clown. Du coup, pris entre attendrissement et fous rires, nous ne pouvons nous empêcher de craquer devant vidéos et photos de chats remplies de leurs pitreries.

Une vidéo Lolcats pour se mettre dans l’ambiance ?

C’est quoi au juste un lolcat ?

Connaissez-vous le point commun entre Grumpy Cat, le Nyan Cat, et les vidéos des chats qui ont peur des concombres ? Bon, je vous vois venir, bande de petits malins, vous allez me dire: “ben ce sont tous des chats !”

Oui, bon. Mais à part ça ?

Ce sont des chats mignons, des chats qui font rire, des chats qui attendrissent ? Oui, mais pas que : le facteur commun entre tous ces chats, c’est qu’ils sont mis en scène de façon à susciter des émotions positives auprès du plus large public possible.

Autrement dit, les chats dont je viens de vous parler ont un but commun: conquérir le monde, mwahahahaha !!

Leur cible actuelle ?  Internet ! Au moyen de photos hilarantes au timing impeccable. Leur nom est Cat, LolCat.

Ou lolchat, pour les francophiles purs et durs.

Les rois des réseaux sociaux

Depuis l’avènement des réseaux sociaux, il faut reconnaitre que c’est un véritable déferlement d’images de chats sur Internet. Sur Youtube, les Lolcats sont les champions toutes catégories. Et ce n’est pas nous, chez Wonderful Cats, qui allons nous en plaindre!

Seulement voilà, je suis sûre que vous pensez que le Lolcat est un phénomène récent, indissociable d’internet… Sauf que non ! Il existe depuis bien plus longtemps.

Voici son histoire…

Les premiers chats de la photographie

A l’origine du Lolcat, il y a l’image. Plus spécifiquement, une photo. Sans une photo de chat irrésistible, pas de Lolcat ! Mais savez-vous à quand remonte la première photo de chat ?

A vrai dire, moi non plus. Mais à ma décharge, je crois que personne ne sait avec certitude quel est le tout premier chat à avoir été pris en photo… Même si on en a quand même une vague idée.

Le processus photographique a été officiellement inventé en 1839. On pourrait croire que les photographes se sont aussitôt empressés de tirer le portrait de leurs matous: après tout, ils sont tellement photogéniques !… sauf que non.

La photographie n’a pas tout de suite été instantanée, loin de là, et les temps de pose étaient au départ ridiculement longs. A l’origine, même les modèles humains les plus coopératifs étaient difficiles à immobiliser parfaitement pendant toute la durée d’exposition, alors les chats, vous pensez… Les tous premiers à avoir été immortalisés étaient sans doute empaillés.

Un photographe précurseur des lolcats

Par contre, on sait quel photographe a été le premier à produire des proto-Lolcats : Harry Potter ! (Euh…le petit sorcier de Poudlard ?)

Oups, pardon !! Je voulais dire Harry POINTER. En fait, il est sûrement un peu sorcier lui aussi 😉

Harry Pointer
© Harry Pointer

Bref, ce monsieur Pointer s’est fait connaître pour ses photos de chats (vivants…) à la fin du 19e siècle, une trentaine d’années après l’invention de la photographie. Il fallait bien tout ce temps pour réussir à immobiliser un chat dans des postures adorables !

Quand les chats deviennent des top-models

Enfin, pour être tout à fait exact, Pointer faisait déjà des photos de chats avant les années 1870. Mais c’est seulement à partir de cette décennie qu’il va vraiment rencontrer le succès, sans doute parce que cela correspond au moment où il commence à prendre des photos félines plus… expérimentales.

Comprenez, des photos où les chats sont mis en scène de telle sorte qu’ils semblent imiter les humains. Par exemple, appuyés contre un appareil photo de telle sorte qu’on croit qu’ils manipulent le dit appareil. Ce sont ces mises en scène, rassemblées dans la série des “Brighton Cats”, qui vaudront à Pointer de passer à la postérité.

Five o'clock Tea - © Harry Pointer
Five o’clock Tea – © Harry Pointer

A sa suite, c’est un autre Harry, l’Américain Harry Whittier Frees, qui va contribuer à faire entrer la photographie féline dans le 20e siècle, avec ses cartes postales ornés de chatons non seulement mis en scène mais également habillés.

© Harry Whittier Frees
© Harry Whittier Frees
© Harry Whittier Frees
© Harry Whittier Frees
© Harry Whittier Frees
© Harry Whittier Frees

En France, il faudra attendre les années 60 pour que la photo de chat se popularise réellement: et pour ça, on peut remercier la Poste et ses calendriers !

Et en plus, ils parlent !

Maintenant qu’on a l’image de notre Lolcat, encore faut-il le faire parler… Le texte est en effet ce qui va permettre à notre chat d’accéder véritablement au rang de Lolcat.

En effet, les Lolcats sont ce que l’on appelle en anglais des “images macro” (rien à voir avec le mode macro de la photographie), c’est-à-dire une image sur laquelle vient se superposer du court texte à teneur généralement humoristique (voire toujours, dans le cas des Lolcats). Le texte en question peut être soit un commentaire de l’image, soit une phrase directement attribuée à un personnage de l’image.

La présentation du texte est codifiée. Le mot d’ordre, ici, c’est la lisibilité: pour que l’humour soit efficace, il doit pouvoir être compris instantanément. On évitera donc de placer le texte en plein milieu de l’image, et on privilégiera une police sans serif type Impact, c’est-à-dire très lisible et sans fioritures. L’important n’est pas de faire joli, mais percutant !

La légende des lolcats

Harry Pointer (encore lui) a souvent rajouté des légendes en bas de ses photos de chat, ce qui a beaucoup contribué à les rendre populaires. Par exemple, il a pris en photo 3 chats installés sur une table autour d’une assiette et l’a légendée ainsi: “Bring up the dinner Betsy” (en gros, “amène le repas, Betsy”). De véritables Lolcats avant l’heure !

Bring up the dinner Betsy © Harry Pointer
Bring up the dinner Betsy © Harry Pointer

La dimension parodique des Lolcats

Autre particularité du texte des Lolcats : il est souvent (volontairement) mal écrit. C’est un aspect qui n’est pas forcément bien connu des francophones, dans la mesure où la très grande majorité des Lolcats sont créés par et pour des anglophones, mais Internet, dans son immense génie, a donné naissance à un langage spécial Lolcats : le “lolspeak”.

En un mot comme en cent, le lolspeak est un langage imitant d’une part la façon dont les humains s’adressent aux animaux, d’autre part la grammaire anglaise parfois approximative qui fait fureur sur les forums.

A titre d’exemple, le tout premier Lolcat à s’être popularisé portait comme légende le texte “I can has cheezburger ?”, ce que l’on pourrait traduire par “Ze peu avoir un cheezburger ?” (Notez le “ze” pour “je” à la manière du chaton Chi dans le manga “Chi: une vie de chat”, la conjugaison erronée du verbe principal et le “z” fautif dans “cheezburger”)

A l’assaut du web : le triomphe des mèmes de chat

A présent que vous avez donné de la voix à votre chat, vous n’avez plus qu’à le présenter au monde… Les premiers Lolcats d’Internet, eux, ont conquis le monde par les forums d’images.

En France, on préfère encore les bons vieux forums textuels, et les forums d’images francophones sont peu répandus. Les anglophones, par contre, en raffolent, et c’est sur celui qui est probablement le plus connu (et aussi, bizarrement, le plus “trash”) d’entre eux que le phénomène Lolcat a pris: 4chan.

Tout a commencé en 2005 (soit il y a une éternité selon les standards d’Internet), lorsque les utilisateurs de 4chan ont initié le rituel hebdomadaire du “caturday” (littéralement, le “chamedi”) pour illuminer le week-end des internautes avec des photos de chats.

En l’espace de 2 ans, le concept de Lolcat a énormément gagné en popularité, au point qu’entre 2005 et 2007, pas moins de 3,3 millions de recherches Google ont porté sur ce mot-clé. Ça y est, le Lolcat est devenu un mème internet, autrement dit un phénomène partagé massivement sur le web !

L’année 2007 marque aussi le lancement du site “I can has cheezburger”, d’abord axé sur les Lolcats, puis élargi à l’ensemble des mèmes animaliers. On estime que ce site, toujours en activité, aurait généré entre 2007 et 2013 près de 40 millions de dollars en publicités et produits dérivés. Le Lolcat est devenu le mème le plus célèbre d’Internet !

Morale de l’histoire: si vous voulez faire le buzz sur Internet, il vous faut un chat !

Bonus : petite sélection de Lolcats

Connaissez-vous bien votre chat ?
Connaissez-vous bien votre chat ?
Chat ménage
Chat ménage

 

Projet de meurtre
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Chat esthéticien
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Chaton mignon
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"Tu veux un câlin ?"
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