Le chat de Pallas, un chat sauvage énigmatique et passionnant
Le chat de Pallas, un drôle de chat sauvage

Le chat de Pallas : un chat sauvage énigmatique (MAJ : découverte sur l’Everest !)

Une des chose que j’adore chez le chat est la diversité qu’on peut rencontrer chez cette espèce. Au début, j’ai eu de nombreux chats de gouttière. Chacun avec un caractère et un tempérament bien à lui. Et puis, j’ai découvert Chartreux, Bengals, Maine Coons et bien d’autres races encore, chacune avec ses spécificités si incroyables !

Un peu plus tard encore, je me suis passionnée pour les félins en général, et plus particulièrement pour les chats sauvages. Avant cela, j’ignorais complètement qu’il y avait autant d’espèces différentes, toutes extraordinaires : serval, Ocelot, Caracal, chat des sables, lynx… Je ne vais pas tous les citer car il y en a 33 !

Aujourd’hui, j’ai choisi de vous parler d’un de mes petits préférés, celui qui a peut-être le look le plus étrange de tous : le chat de Pallas ou Manul.

MISE A JOUR : Des chats de Pallas sur l’Everest !

Le 30/01/2023, on a appris qu’une expédition scientifique datant de 2019 avait découvert la preuve d’existence d’au moins 2 chats de Pallas vivant à plus de 5 000 m d’altitude. Personne n’a encore pu les observer mais des échantillons d’excréments prélevés à 2 endroits distincts (5110 m et 5190 m d’altitude) ont prouvé de manière irréfutable qu’au moins de 2 chats de Pallas vivaient là. Les prélèvements ont été faits sur l’Everest côté Népal (parc national de Sagarmatha).

C’est une découverte très importante pour 2 raisons :

  1. L’habitat des chats de Pallas s’élargit puisqu’ils n’avaient jamais été observés au Népal et encore moins sur l’Everest (voir plus loin dans l’article la carte montrant la position de l’Everest par rapport à ses lieux de vie déjà connus). S’agissant d’une espèce menacée, c’est une excellente nouvelle pour la conservation de ce petit félin.
  2. Le lieu concerné (parc national de Sagarmatha du mont Everest) est une zone touristique. Or, le chat de Pallas est un grand timide qui vivait uniquement dans des zones désertiques. Serait-il en train de s’adapter à un nouvel environnement ?

Et puis découvrir une espèce si rare de félin sur le sommet du monde, cela n’arrive pas tous les jours ! Le voilà donc en pleine exposition médiatique, ce qui contribuera à le faire connaître davantage ♥

L’arbre généalogique des félins : liens de parenté entre chats

Savez-vous où se situe notre brave chat domestique dans la grande lignée des félidés ? Et ce chat de Pallas dont on va parler, est-il un cousin éloigné ou proche ?

Bon, je ne suis pas remontée aux félins préhistoriques avec par exemple le superbe smilodon (ne faites pas la grimace, vous le connaissez très bien !… Diego, le tigre à dent de sabre dans “L’Age de glace”, c’est lui !).
Donc j’ai débuté mon arborescence aux félidés et je n’ai marqué que les espèces actuelles.

Remarquez en passant que le guépard, malgré sa taille, a été déplacé récemment dans la famille des petits félins. Une histoire d’ADN qui le rend bien plus proche du chat que du lion. Disons que c’est un grand “petit félin”.

Depuis, Monsieur Guépard fait la tête :p

Guépard avec un air grognon !

Bref, voici cet arbre généalogique (cliquez pour l’agrandir !)

Arbre généalogique des félins petits et grands

Voilà, à présent, vous savez que le chat domestique est un cousin du chat sylvestre (forestier) et que son nom complet est Felis silvestris catus (ça fait toujours son petit effet dans un repas de famille). Et vous avez une vue générale sur les cousins sauvages de notre chat qui sont tous des félinés, constituant eux-mêmes une sous-famille des félidés. Parmi ces cousins sauvages du chat se trouve le fameux chat de Pallas, appelé aussi Manul, qui appartient donc à la même famille des petits félins que nos chats domestiques.

A présent, je laisse la parole à Feufollet pour qu’il vous fasse un petit topo sur son cousin…

Feufollet nous parle du chat de Pallas

Je me présente, Feufollet :

Feufollet,chat bengal

Sandrine, mon humaine de compagnie préférée, m’a demandé de vous parler d’un de mes cousins d’Asie centrale, le Chat de Pallas. J’ai accepté bien volontiers car je suis très soucieux de plaire aux humains avec qui je cohabite.

Bon, parlons un peu de la grosse boule de poils…

Chat de Pallas, photographié par Rozenn Izel à la ménagerie du Jardin des plantes
Chat de Pallas photographié par Rozenn Izel à la Ménagerie du jardin des Plantes le 14/07/2020

Pour avoir une chance de le rencontrer à l’état sauvage, il va falloir voyager un peu. Car c’est en Asie centrale que vous pourrez le rencontrer (Mongolie, Tibet). Et plus précisément dans des zones montagneuses et arides en altitude (autour de 4000m). C’est pour cela que les hauts plateaux tibétains lui conviennent très bien. On peut également en trouver au Kazakhstan, Russie, et au sud en Iran et Pakistan (plus rare).

Si vous avez vu le film “La panthère des neiges” (2021), vous avez pu apercevoir le chat de Pallas. En effet, le film a été tourné dans l’est du Tibet dans sa zone d’habitat.

Carte situation chat de Pallas : Tibet, Mongolie et Everest
Où trouver principalement le chat de Pallas : de la Mongolie au Tibet – Mise à jour : découverte d’un nouveau lieu de vie sur l’Everest, côté Népal

En ce qui concerne son caractère, il est très discret et calme. C’est un chat qui aime la tranquillité.

Chat de Pallas vs chat domestique : les points communs

Tout bizarre qu’il soit, le chat de Pallas a bien plus de points communs avec nous, les chats domestiques, qu’on pourrait le penser.

  • Gabarit : à peu près le même que celui d’un chat, entre 3 et 4,5 kg
    Enfin, on va dire qu’il est grand comme un petit chat… parce que moi je pèse pas loin de 7 kg (mais il parait que c’est normal pour un beau chat Bengal mâle comme moi)
  • Alimentation : carnivore, comme tous les félins. Il se nourrit de rongeurs, de petits mammifères et d’oiseaux. Sa proie préférée est le pika qui est une sorte de rongeur dont la taille est entre la souris et le lapin.
    Rien de très original pour un chat, non ? Évidemment, lui, n’a pas le droit à des croquettes de grande marque comme moi.
  • Reproduction : la durée de gestation a une durée proche (légèrement supérieure) que celle de la chatte domestique. Et les chattes de Pallas ont des portées de 6 à 8 chatons, une moyenne à peine plus élevée que pour nos femelles

Les spécificités du chat de Pallas

Chat de Pallas

Ha ha ! Avouez qu’il vous fait craquer ce drôle de chat, n’est-ce pas ?

Allez, on va jouer au jeu des différences ! A gauche, ma tête (qu’est-ce que je suis beau tout de même !), à droite, celle du chat de Pallas (ou Manul)
Combien de différences notoires voyez-vous entre nos 2 espèces ?

Comparaison entre chat domestique et chat de Pallas

Alors, vous donnez votre langue au chat ? (un peu facile celle-là, je vous l’accorde 😛 )

  • Commençons par la forme de la tête : celle du chat de Pallas est un peu plus aplatie et elle est marquée de taches noires caractéristiques sur le haut du crâne.
  • Les oreilles : regardez, les miennes sont sur le dessus de mon crâne ! Celles du chat de Pallas sont sur les côtés. L’objectif est de passer inaperçu dans son environnement. Alors les oreilles, on les cache un peu…
  • La forme du museau : la mâchoire du Manul est plus petite. Figurez-vous qu’il n’a pas de prémolaires supérieures… Paf ! 6 dents en moins !!
  • Et puis il y a aussi une grosse différence au niveau de nos yeux. Allez, je vous aide…regardez nos pupilles…Et oui ! le chat de Pallas a des pupilles toutes rondes, même quand elles sont contractées alors que nous les chats domestiques, nos pupilles sont en forme de fine fente verticale en pleine lumière. Ce qui fait que le chat de Pallas…n’a pas des yeux de chats 😉

Les pupilles en forme de fente des chats domestiques

Il est le seul petit félin à avoir cette caractéristique.

Quant au reste du corps, les différences sont très visibles également :

Le Manul a un corps épais avec une grosse fourrure adaptée aux températures très basses (il faut dire qu’il ne fait pas chaud au Tibet).
Et puis il a des pattes courtes, ce qui fait de lui un mauvais coureur.
Du coup, pour chasser, il n’a pas du tout la même technique que le guépard, c’est le moins qu’on puisse dire. Il va plutôt privilégier l’art du camouflage, d’où la couleur de son pelage tout à fait assorti aux rochers qu’il préfère pour se cacher… Et on retrouve aussi l’intérêt, comme on l’a vu, d’avoir des oreilles placées sur le côté, donc plus discrètes.

Morphologie du chat de Pallas


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Est-il possible de domestiquer un Chat de Pallas ?

Absolument pas. Et il est même difficile de le garder en captivité.

Il y a 2 raisons à cela : d’une part, il est extrêmement craintif et puis comme ces chats vivent dans la nature sur de grands territoires, de par leur isolement, ils n’ont pas eu l’occasion de développer de bonnes défenses immunitaires. De ce fait, leur mortalité est très élevée en captivité.

Notons par ailleurs que le Manul est classé comme espèce en danger d’extinction par l’UICN (estimation de seulement 15 000 chats à l’état sauvage).

2 choses le menacent : la destruction de son environnement naturel et notamment de sa proie favorite, le pika, considéré comme nuisible par les hommes.

Et puis, il a longtemps été chassé pour sa fourrure exceptionnellement épaisse. Si seulement ces pratiques pouvaient définitivement cesser…

En France, vous pourrez quand même aller le découvrir au Parc zoologique de Lumigny (anciennement Parc des Félins) (En Seine et Marne), à la Ménagerie du Jardin des Plantes et au Zoo de Lille.

Alors, que pensez-vous de ce drôle de chat sauvage ? Vous a-t-il séduit ? Personnellement, il me fait totalement craquer ! Espérons qu’il puisse vivre et croitre tranquillement…

Et puis comme je l’ai ajouté en début de cet article, la découverte du chat de Pallas sur le mont Everest est une fantastique nouvelle. Espérons que les scientifiques parviendront bientôt à le prendre en photo !

Bonus : Le Chat de Pallas en vidéo


Quoi de neuf sur la boutique ?

16 comments

  1. Très bon article ! J’ai apprécier le lire en entier, merci d’avoir pris le temps de l’écrire !

    1. Merci pour votre commentaire !

    2. Très bon article très bien écrit, accessible et très intéressant, j’ai adoré lire ! Merci et bravo !!

    3. Merci beaucoup pour votre commentaire ♥

  2. Marie Jeanne Boyer

    Je viens de découvrir votre site et j’apprécie infiniment votre travail intéressant et très bien présenté par votre joli chat feufollet.
    Merci infiniment de nous faire partager votre passion

    1. Un très grand merci à vous pour votre message ♥

  3. Donne envie d’aller en Mongolie ou au Tibet le voir …. Belle petite peluche, merci à vous

    1. Oui, une sacrée belle peluche ! Mais très timide. Au Parc des Félins, je n’ai pu en voir qu’un seul de loin !

  4. Bravo pour cet article très intéressant et instructif sur le chat de Pallas que j’ai découvert dans le film : la panthère des neiges. On le voit évoluer dans les montagnes du Tibet. Mon chat Somali et moi-même allons vous suivre !!

    1. Merci pour votre commentaire !
      Je n’ai pas encore eu l’occasion de voir ce film mais j’avais vu dans des articles qu’on y voyait le chat de Pallas. Ce genre de film est si important pour mieux faire connaitre les félins moins connus. Au plaisir donc de vous croiser à nouveau sur le site et transmettez plein de caresses à votre Somali ♥

  5. Marie-Claire Mols

    Bonjour Sandrine,
    Comme vous le signalez très bien à propos de notre chat domestique :”Il est le seul petit félin à avoir cette caractéristique.”
    A ma connaissance, il n’y a pas non plus de grand félin à avoir des pupilles fines et verticales en pleine lumière. Cela fait plusieurs années que j’en cherche la raison et que je ne l’ai pas encore trouvée. Est-ce que vous auriez une explication à ce phénomène ?
    Merci de bien vouloir me répondre à mon adresse e-mail personnelle, svp.
    Bonne continuation à vous !

    1. Sandrine

      Bonjour Marie-Claire,
      Merci pour votre commentaire.
      C’est une question intéressante que vous posez.
      Il semblerait que la forme des pupilles des animaux soient liée à leur mode de vie.
      Par exemple, les herbivores ont des pupilles horizontales leur permettant d’avoir une vision à 180° pour surveiller leurs prédateurs (d’ailleurs, ces animaux ont souvent les yeux de chaque côté de la tête).
      Chez le chat, la pupille verticale lui permet de mieux calculer avec précision la distance d’une proie et d’appréhender sa position dans l’espace même pendant la course-poursuite. La nuit venue, la pupille se dilate pour permettre au chat de mieux voir dans la pénombre et de continuer à chasser.
      La question est donc de savoir pourquoi les grands félins n’ont pas ce même avantage ! L’hypothèse émise est que cela ne serait pas nécessaire aux prédateurs de grande taille. Car l’avantage de la pupille verticale est surtout valable pour la vision au ras du sol à travers la végétation.
      Quant au chat de Pallas, certains disent que ses pupilles rondes sont dues au fait qu’il soit légèrement plus grand qu’un chat domestique. Argument peu convaincant car le chat de Pallas est court sur pattes et sa hauteur au garrot n’est que d’une trentaine de centimètres. Pas plus donc qu’un chat domestique de taille moyenne !
      Il reste donc une part de mystère…

  6. Quel curieux félidé ! Super article, très complet merci ?

    1. Merci ! Il y a aussi le chat Jaguarondi qui est tout bizarre. Il ressemble plus à une loutre qu’à un félin !

  7. je viens de lire avec plaisir votre article ou j’ai découvert grâce à vous ce magnifique chat de pallas moi qui croyais connaître tout ces petits félins et bien oui je suis très heureuse d’avoir appris quelque chose de fantastique et de merveilleux sur mes petits protégés (mes amours de petits minous) et qui depuis ma plus tendre enfance me fascinent tellement et durant toute ma vie je l’ai faite toujours sans cesse avec un petit compagnon à quattre pattes et croyez moi vous m’avez donner l’envie d’aller au Tibet et surtout voir cet amour de petit chat extraordinaire ????un grand merci pour votre article que j’ai lu avec un immense plaisir

    1. Bonjour,
      Un immense merci pour votre commentaire qui fait vraiment plaisir !
      Quel dommage en effet que le Tibet soit aussi loin. Par contre, c’est aussi l’habitat des fameuses panthères des neiges…encore plus difficiles à observer !
      En tous cas, la chat de Pallas reste pour moi un de mes félins sauvages préférés 😉

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